Découvertes / Discoveries


 *Traduction approximative
1. "Celle-ci ne fleurit pas! Elle a reçu de l'eau, de la lumière, de l'engrais... Je ne sais pas ce qu'il peut lui manquer."
2. "LE PRINTEMPS EST ARRIVE!"
3. "!"
4. "L'information."

Mafalda de Quino
(Argentine, publié de 1964 à 1973)
C'est une redécouverte. J'ai fait sa connaissance en cours d'espagnol, autant dire que ça fait quelques années. A ce moment-là il fallait d'abord déchiffrer les mots, les traduire, pour ensuite essayer de saisir les métaphores et le sens, que je sentais profond mais qui m'échappait.
Quand je les relis maintenant, je suis transpercée. Je jubile. Simple, incisif, intemporel. 
 
1. "Evidemment! Comment le monde peut-il ne pas aller mal?"
2. "Si quand en Amérique du Nord il est minuit, en Chine il est midi,"
3. "et quand en Chine il est minuit, en Amérique du Nord il est midi."
4. "Comment peuvent arriver à s'entendre deux cent millions de types qui déjeunent avec six cent millions de types qui dorment?"


1. "Mon papa m'a raconté son rendez-vous chez le dentiste." "J'ai toujours voulu savoir comment ça se passe là-bas!"
2. "Ben, comment dire... Ca n'a rien d'original."
3. "C'est un de ces nombreux endroits où les gens vont, s'assoient..."
4. "Et ouvrent la bouche pour ne rien dire."

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Les Passagers du Vent de François Bourgeon
(cinq tomes de 1979 à 1984)

Ah, un autre fantôme de mon passé.
Aperçu, entre-lu, chez ma grand-mère durant les vacances de mon enfance : les femmes aux seins dévoilés, les giclées de sang et les yeux révulsés m'avaient auto-persuadée que ces livres recelaient quelque chose de malsain.

La Vie passe.
Un beau jour je me retrouve dans cette chambre, avec mes cousins, et mon esprit qui a l'envie de s'évader. "Les Passagers du Vent" n'ont pas bougé de leur place, et sont la seule chose qui me tombe sous la main. Les souvenirs dégoûtés me reviennent, mais cette cette fois-ci mon éclairé cousin apporte des arguments contre les miens.
Je décide donc de donner une -vraie- deuxième chance à cet auteur et à cette bande dessinée. 

Ci-fait, j'ai englouti ces cinq livres, des étoiles dans les yeux.

Suffit-il de se plonger, assez longtemps, dans un univers, pour en saisir la beauté?

Je vois ces livres tout autrement, et autrement beaux! Au fil des cinq tomes j'ai appris à Aimer ces dessins, qui sont à tomber de justesse et de maitrise. C'est la première fois depuis "Tintin" que je lis des aventures, et je suis totalement emportée. Je redécouvre que la narration peut être immense et bien plus vaste que les dessins seuls. Je sens l'Histoire derrière cette histoire, et une réflexion profonde sur l'Humain. Impression d'apprendre et de comprendre.

Son inattendu discours féministe finit de me captiver. Une des nombreuses phrases qui m'ont touchées est prononcée par Isa, l'héroïne (vêtue d'une chemise étrangement transparente sur elle, et pas sur les hommes), et adressée à un vieux matelot qui vient de tenter de la tripoter en prétextant qu'elle l'a cherché vu comment elle s'habille : 
"Je ne fais mystère ni de mon corps, ni de ma pensée. Si j'avais souhaité quelque chose de vous, c'est sans ambiguïté que j'aurai su vous le faire savoir! " 

Mon cousin a retenu celles-ci :
"Les uns sont aveugles de naissance et les autres refusent d'ouvrir les yeux. Qu'adviendra si ceux qui voient clair s'interdisent de prendre la barre à l'approche de la tempête ? Le monde appartient à tous ceux qui y vivent, Hoël. Bon gré, mal gré, les profiteurs devront, un jour, se rendre à cette évidence." 

et
"Mary, elle ne se donne pas un petit peu à tout le monde, mais toute entière à chacun. Ensuite, essaie seulement de pose un peu tes pattes sur moi et tu comprendras que "chacun" n'est pas la même chose que "n'importe qui ! " 

Là où je m'imaginais un amas de fantasmes masculins et une histoire vaine, je vois une bande dessinée qui devrait être lue par beaucoup, par tous, hommes et femmes, encore et encore!
Et qu'on devrait en dessiner, des comme-ça, encore, encore plus.


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Agrippine de Claire Bretécher
(huit tomes depuis 1988)

Je ne sais comment j'ai passé le cap de l'emprunter à la médiathèque. L'unique souvenir de Claire Bretécher que j'avais était un album noir et blanc de ma mère, lu à 7 ans, et dont l'humour inatteignable et les dessins "bâclés" m'avaient repoussés.

Vingt ans après, quelqu'un cite son nom, "Agrippine". Curiosité.
Je plonge, et ne ressors que 7 albums plus tard, d'une apnée jouissive : oD
Les dessins sont époustouflants, les corps et leurs positions, subtils et francs.
Le vocabulaire, un autre langage, dépaysant et délivrant.
Bref, merci Claire Bretécher.

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L'Art Invisible de Scott McCloud
(traduction du célèbre Understanding Comics)

Hum... ça fait des années que je me dis que je devrais le lire. Je pensais que c'était un pavé de texte.

Les révélations choisissent leur moment pour s'offrir à vous. Je ne regrette rien des années passées car ce livre m'ouvre le futur!
"Art invisible" car la bande dessinée se construit grâce à ce qui n'est pas montré, et qu'elle peut représenter les émotions! Ce livre m'a éclairée sur ce moyen d'expression et sur l'endroit où je me trouve le long de ce chemin de la BD, ou de la vie.

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De Mal En Pis Alex Robinson
(traduction française de Box Office Poison)

How come I haven't read that before?!! It's AWESOME!

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